Editorial: De la multi-dimensionnalité de la réalité à la pluridisciplinarité des connaissances scientifiques,
Jean-Roger SYAYIPUMA KAMBERE, (pp. 3-13)
La réalité est donnée à tout observateur comme une même entité composée de personnes, de biens, de bâtiments, d’instituions, d’événements, de faits
politiques, d’entreprises, d’institutions et multidimensionnelle. De cette multi-dimensionnalité de la réalité, les
scientifiques ont su produire des connaissances qui ont fondé la
diversité des sciences que nous connaissons aujourd’hui. Il faut
préciser avec Jean-Baptiste JEANGENE VILMER que le processus
qui va de la réalité à la science passe nécessairement par la vérité
des connaissances produites qui ont été validées par des méthodes
scientifiques adéquates. Car la science est une étude d’un niveau
supérieur à ce que l’opinion se fait comme conjectures.
C’est à cette multi-dimensionnalité de la réalité inspiratrice
de la diversité des domaines scientifiques que se consacre ce
numéro de la Revue Carrefours Scientifiques. Les articles qui ont
fourni la matière scientifique que présente ce numéro nous montrent
combien les études scientifiques sont suggestives à tel point que,
dans la réalité sociale – milieu de notre existence -, les produits que
nous consommons comme les vins, les massacres des personnes
que les informations diffusent autour de notre contrée, les systèmes
de santé qui nous gèrent, les entreprises ou les institutions de
microfinances qui dessinent notre paysage économique et industriel,
la venue des chinois en Afrique dans la politique des Etats Africains
ainsi que les immeubles qui embellissent notre espace urbain, tous
ces faits ordinaires pour l’opinion, certains faits plus que d’autres, intéressent les scientifiques des
institutions supérieures et universitaires, en termes de problèmes à résoudre, dans la réalité
scientifique – milieu de notre connaissance.
Alors que la plupart des études scientifiques faites sur la
consommation des vins s’orientent vers les comportements de
consommateurs, la typologie et la fréquence de consommation, le
nombre de vins consommés annuellement, en mettant l’accent sur
l’évolution des fréquences de consommations, le nombre de repas
pris avec vin, l’estimation de la quantité consommée de vin, en
fonction des contextes de loisir, de repas ou de grignotage , l’étude
du Professeur PALUKU NDAVARO se concentre sur un modèle
méthodologique qui met en jeu les motivations qui animent le
consommateur lorsqu'il fait face aux différents vins que les
entreprises positionnent sur le marché, à travers un large éventail de
publicités, pour expliquer comment la décision du consommateur
interviendra en l’emmenant à en prendre. Dans ce contexte,
PALUKU NDAVARO défend la thèse scientifique selon laquelle la
motivation du consommateur dans l’acte de l’achat d’un vin serait
fonction de la manière dont il établit une relation entre la perception
des attributs du produit et ses propres attentes justifiées par le
positionnement des vins que les entreprises produisent et mettent sur
le marché. Il arrive à conclure que, parmi les vins disponibles sur le
marché de la ville de BENI, le meilleur vin positionné à la
consommation depuis 2013 est le vin « KING WINE » en raison de
l’utilisation d’une substance nommée « KANGONGA » dans sa
fabrication.
Dans le voisinage de la ville de BUTEMBO, notamment le
territoire de BENI, une soixantaine de kilomètres au NORD,
KAMBALE THAMUWITE épingle un phénomène social des plus
atroces de l’humanité à savoir les massacres en masse des
personnes, en milieu rural et aux périphéries de la ville de BENI. Les crimes et les massacres comme l’analyse KAMBALE THAMUWITE
sont un phénomène récurrent au 20ème siècle qui, malheureusement
se perpétue en ce début de 21ème siècle.
Les auteurs des archives départementales de la
DORDOGNE3 (Claude MUTAFIAN, docteur en histoire et de Daniel
ARABIAN), affirment que « le Siècle des génocides », précisément
le 20ème siècle, reste marqué par la volonté de certains pouvoirs en
place de procéder à une destruction physique, intentionnelle,
systématique et planifiée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe
ethnique. Ils étudient l’histoire des massacres et des crimes de
masse sur le volet des bourreaux, tandis que KAMBALE
THAMUWITE étudie la même thématique sur le volet des victimes et
des rescapés. Son étude montre que sur le plan sociologique le
carnage crée, dans l’esprit du rescapé, une attitude de suspicion qui,
contrairement à ce que l’on puisse penser qu’il serait replierait sur soi
et se lamenterait, cette attitude l’amène à transférer sur lui le
comportement du bourreau. Le rescapé alors victime devient petit-àpetit
un bourreau potentiel. C’est la spirale du conflit armé et des
massacres de masse. Le bourreau atteint son objectif dans une
tuerie de masse en prétextant qu’il protégeait son groupe et ses
intérêts. Le rescapé, poussé par un sentiment d’humiliation, cherche
à se venger et à conjuguer le déshonneur qu’a subi sa communauté,
il prépare de nouveaux massacres qu’il perpétrera sur le groupe du
bourreau en en faisant ainsi une nouvelle victime. A défaut de s’en
prendre au groupe du bourreau, KAMBALE THAMUWITE montre
que le rescapé réoriente la violence sur les membres de son propre
groupe. C’est ce qui explique l’inflation des rumeurs, de la violence,
de la justice populaire, en sus, sur le plan criminologique, les
rescapés sont des potentiels criminels puisqu’ils vivent une
perturbation psychique aiguë, des chocs violents et des complications comportementales. L’auteur propose qu’ils soient pris
en charge non seulement par des structures de psychiatrie et de
psychologie, mais aussi par des organes de rééducation.
La consommation abuse de vins dans les villes de
BUTEMBO et de BENI est la conséquence de la hantise des
massacres perpétrés dans leurs contrées. Ces deux faits détériorent
la santé des personnes si bien les politiques de santé et les
systèmes de santé des deux territoires de la Province du Nord-Kivu
ne répondent pas de façon satisfaisante à tous les besoins
sanitaires. Il y a des défis énormes à surmonter.
Jean-Bosco KAHINDO MBEVA s’est penché sur les défis
sanitaires face aux stratégies de recherche universitaire à mettre au
point pour améliorer les politiques de santé dans la République
Démocratique du Congo. En fait, le Professeur s’inquiète du fait que
des études universitaires sont effectivement menées sur la définition
des priorités des secteurs sensibles, sur la collecte des fonds, le
renforcement des capacités du personnel et des infrastructures
sanitaires, sur l’établissement des normes et des critères pour
traduire les résultats de recherche en guide pour les politiques de
santé, mais leur adéquation avec les défis sanitaires du pays pose un
sérieux problème. La preuve éloquente de cette inadéquation est
l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus EBOLA. Si l’État
Congolais devait compter sur ses ressources sanitaires, il aurait été
pris à cours dans la riposte contre la fièvre hémorragique à virus
EBOLA qui sévit, au moment nous rédigeons ces lignes, dans la
zone de santé de MABALAKO à 30 km à l’Est de la ville de BENI.
Jean-Bosco KAHINDO MBEVA énumère quelques défis
majeurs auxquels la RDC est confrontée en permanence depuis une
décennie. Les défis épidémiologiques compliquent la prise en charge
du paludisme, de la tuberculose, du VIH SIDA, des morbidités liées à
la femme et à l’enfance, aux défis humanitaires, aux maladies émergentes non transmissibles, comme l’alcoolisme, le stress… Les
chercheurs participent à ses travaux, parmi lesquels 67,9%
appartiennent à l’élite congolaise. Cependant, les défis
organisationnels des services de santé et les défis de financement
des services de santé n’ont pas eu d’intérêt dans la recherche depuis
20074, en cela Jean-Bosco KAHINDO MBEVA est dans la même
ligne de mire que le Docteur MAKAMBA MBONARIBA, Directeur de
la DEP, et Mr MANUNGA, SANRU III, qui avaient sonné le cri
d’alarme depuis 2004. Pourtant là se trouve le noeud du problème.
Tout en invitant les chercheurs congolais à s’investir dans la
recherche scientifique sur le financement et l’organisation des
systèmes de santé, l’auteur conclut qu’il faille décloisonner les
acteurs académiques et les acteurs du système sanitaire, puisqu’ils
ne se rencontrent pas pour faire le point sur l’apport mutuel qu’il se
fournirait ; enfin l’auteur demande qu’il faille oser pratiquer la
transdisciplinarité, en ouvrant la recherche sur la politique de santé à
tous les domaines scientifiques qui peuvent contribuer à la recherche
des pistes de solution contre les défis sanitaires de la République
Démocratique du Congo.
L’appel de Jean-Bosco KAHINDO MBEVA à ouvrir la
recherche en politique de santé à la transdisciplinarité fait écho à
Paul KAKULE MATUMO KITSWIRI en collaboration avec Jacques
MUHINDO VYALIRENDI qui, dans un autre contexte du secteur
international, étudie l’ouverture des États d’Afrique à la coopération avec la CHINE, en matière de développement et de commerce
bilatéral.
La coopération ancienne que l’Afrique entretenait avec
l’extérieur concernait l’Europe et alliés, en privilégiant les métropoles
qui ont colonisé les pays intéressés par l’étude. Cette coopération
était appelée NORD-SUD. L’avènement de la coopération SUD-SUD,
en l’occurrence la coopération AFRIQUE – ASIE – AMERIQUE
LATINE a permis la déconnexion des États Africains d’avec les pays
du Nord. Dans le cas concret de la coopération Afrique-Chine, est-ce
un partenariat fiable ? Les auteurs de l’article dénombrent 11 États
Africains qui reçoivent près de 75% du financement chinois : Afrique
du Sud, Algérie, Angola, Éthiopie, Maurice, Nigéria, République
Démocratique du Congo, Tanzanie, Soudan, Zambie et Zimbabwe.
L’étude montre que ce qui attire l’Afrique chez les Chinois c’est la
façon dont la CHINE traite ses partenaires à égalité. Elle respecte la
souveraineté des États partenaires ; elle va même jusqu’à alléger les
charges dans le remboursement des crédits, elle engage les pays
partenaires à acquérir leur autonomie… Ce qui attire la Chine en
Afrique, c’est, entre autres, la croissance économique des États, le
développement et les ressources naturelles. Les auteurs concluent
qu’avec la coopération chinoise, les États africains cités en haut ont
étendu leur réseau commercial, à contrario, ils ont aussi étendu leur
vulnérabilité au commerce international. Il y a ainsi une corrélation
entre la coopération chinoise et la croissance économique des 11
États africains, mais cela n’a pas apporté solution aux nombreux
problèmes5 que ces États traînent derrière eux depuis la coopération
NORD-SUD.
Dans sa maîtrise en science politiques, LUCIE NGONO
appuie la conclusion à laquelle ont abouti Paul KAKULE MATUMO et
Jacques MUHINDO VYALIRENDI en arguant quelles données sur la
coopération sino-africaine sont rares en termes de statistiques sur les
montants de l'aide que la Chine accorderait aux pays africains, mais
disponibles sur l'échelle de la coopération Chine-Afrique grâce aux
nombreuses études des chercheurs et des experts, et aussi aux
données que la Chine veut bien divulguer quand cela l'arrange. En
termes de financement et d'investissement, les données sont faibles,
peu fiables, souvent contradictoires, quelques fois anecdotiques ou
tout simplement absentes. Et du côté africain, on relève un manque
d'enquêtes et d'analyses scientifiques. Il faut donc que nous faire un
coup de chapeau à la tentative d’explication des auteurs de l’article
sur la coopération sino-africaine.
Il est intéressant de constater que les États africains ont
toujours produit des richesses mais qui ne profitent pas pleinement à
leur besoin. Les richesses sont des dividendes essentielles à une
société surtout lorsqu’elle encourage l’entrepreneuriat et la création des entreprises, par des particuliers, venant ainsi au secours des
entreprises publiques. Dany NDALIKO SILWASI s’est intéressé à la
création des richesses et au partage de la valeur ajoutée dans le
secteur industriel de la Province du Nord-Kivu, particulièrement
ENRA de BENI et CTC de GOMA.
Dany NDALIKO SILWASI part de la théorie selon laquelle la
répartition d’équilibre de la valeur ajoutée se présente comme suit
1/3 reviendra aux capitalistes et 2/3 seront affectés aux travailleurs.
Cela rendrait l’entreprise stable selon les économistes d’obédience
néoclassique. En ajoutant les taxes et impôts, l’État tirerait son
compte de la valeur ajoutée que l’entreprise produit, par un calcul
difficile qui ne doit pas toucher au gain des travailleurs. En enlevant,
par exemple, des 2/3 des capitalistes 1/3 : au bout du compte, les
travailleurs recevraient 1/3, le capitalistes1/3 et l’État 1/3. Dany
NDALIKO SILWASI se demande si ces différentes théories
économiques s’observent et s’appliquent dans les deux entreprises
en étude.
Dans son étude, Dany NDALIKO SILWASI a conclu que les
richesses produites par ENRA BENI et CTC GOMA ne profitent pas
aux travailleurs : ils reçoivent après calcul 30% qui infirment
l’hypothèse du 1/3 qui avoisinerait 33%. Les capitalistes qui
investissent dans les deux entreprises gagnent 31%, ce qui serait
proche du calcul alambiqué du passage des 2/3 à 1/3. L’État
récupère la part du lion en gagnant 39% ; ce qui dépasse largement
les estimations de départ. En fait, les travaillent reçoivent une valeur
ajouté de misère. De la sorte, le partage inégal des richesses est
devenu source de frustrations et d’inégalités entretenues par les
entrepreneurs sous prétexte que l’État leur ravit tout. Par
conséquent, dans l’évolution économique des entreprises étudiées,
on assiste à un spectacle d’effondrement des fonds, d’effritement des
finances et d’une stabilité relative, à la suite desquels les travailleurs
sont les plus grands perdants.
Les perdants des entreprises ENRA BENI et CTC GOMA
ne peuvent pas plaindre les membres qui ont adhéré massivement
aux institutions de microfinance qui ont pullulé dans la contrée de
BUTEMBO et environs, il y a cinq ans. Beaucoup d’entre ces
membres sont restés perdants malgré les crédits octroyés sans le
moindre souci de gestion financière. KAMBALE KYAKAKALA Semy
MUMBERE WA SIVIHOLYA Sibi et KAKUKULE KAYITAMBYA
Michael ont examiné les causes et les conséquences de non
pérennité des IMF dans le milieu rural de la localité de MAGHERIA,
en territoire de LUBERO.
Dans leur étude, ils constatent que depuis 2005, la localité
de MAGHERIA connait un essor des Institutions de Micro Finance
(IMF), mais celles-ci ont fermé prématurément leurs portes en
causant la pauvreté des membres qui en dépendaient, la faiblesse de
productivité des champs. La cause de la fermeture de ces IMF était
essentiellement la mégestion des régents. En effet, GALA LETU,
BARAKA PRESSE, TUJENGE NA TULIME UPYA, SOJECO,
COOPEC-NEEMA et EKIGHONA ont investi à MAGHERIA. Les IMF
ont octroyé des crédits, des semences, de l’aide agricole aux
paysans de la localité. Mais à cause d’une défaillance dans la gestion
administrative, du détournement des fonds, d’un manque de politique
d’octroi des crédits, ces IMF ont fait faillite. Les auteurs proposent
que les IMF implantées dans le milieu rural doivent bénéficier de
l’accompagnement des experts comptables et d’auditeurs pour
assainir leurs finances et leur gestion.
Faillite, mégestion, manque d’expertise sont des thèmes
que Charles KAMBALE KAMBALI et Aimé MUTUTI MAHAMBA
(architecte, membre de la Société des architectes du Congo)
exploitent dans l’étude de « la valeur vénale d’un bien immobilier », puis « l’atout qu’on tirerait de la construction en terre crue6 », en Ville
de BUTEMBO et ses environs.
Charles KAMBALE KAMBALI a utilisé la méthode de
capitalisation du revenu pour définit la valeur vénale d’un bien
immobilier. Il s’est appuyé sur des immeubles qui ont été vendus
dans la ville de BUTEMBO, précisément dans les communes de
VULAMBA, BULENGERA et MUSUSA. Il s’est demandé si le prix qui
était fixé pour la vente des immeubles situés dans ces communes s’il
convenait vraiment. Dans les circonstances normales, la valeur
vénale d’un immeuble est celle du marché obtenue au cours de la
publicité portant sur sa vente, avec un concours suffisant d’amateurs.
Il constate, après analyse que, pour le cas des immeubles en étude,
rien de cela n’a été respecté. A BUTEMBO, la vente des immeubles
n’obéit pas aux normes prescrites. La diffusion de l’information reste
cantonnée à la sphère professionnelle, le public n’est pas informé. Le
prix est fixé en fonction de la concurrence. L’auteur atterrit en
exigeant aux entreprises ou aux organes chargés de la vente des
immeubles à se conformer aux règles en vigueur pour plus de
transparence et de valeur vénale réelle.
Aimé MUTUTI MAHAMBA éclaire la lanterne des habitants
de BUTEMBO sur le réel atout que présente la construction en terre
crue. La construction en terre crue, d’après l’auteur, peut être un lien
culturel et identitaire de la ville. En effet, la terre crue est utilisée
depuis les temps ancestraux dans la contrée. La terre cuite, quant à
elle, est arrivée avec la construction à briques cuites, cela a mis aux
oubliettes les pratiques anciennes. Qu’à cela ne tienne ! La terre crue
présente actuellement, aussi en Europe – comme le confirme la note 6 - certains avantages indéniables : elle permet de diminuer le coût
des matériaux de construction, elle préserve le lien culturel avec les
anciennes pratiques qui peuvent ouvrir la voie au tourisme culturel,
elle pollue moins l’environnement, elle est d’usage facile et nécessite
peu de moyens matériels et humains pour sa mise en pratique. Enfin,
elle a des propriétés techniques et physiques ainsi que ses qualités
esthétiques, très prisées en milieu européen. Cela devrait être, dans
l’avenir proche, le cas en milieu urbain de la RDC.
Ce numéro de la Revue Carrefours Scientifiques est donc
pluridisciplinaire. De l’analyse de la consommation de vin à l’usage
de la terre crue en construction, nous sommes émerveillés et
emportés par l’initiative de l’esprit scientifique qui, du naturel et du
quotidien que nous côtoyons, nous conduit aux connaissances
scientifiques qui expliquent ce naturel et ce réel. Ainsi, sociologues,
communicologues, politistes, économistes, architectes,
commercialistes, médecins ou agents de santé, criminologues,
psychologues, spécialistes en relations internationales, ruralistes…
trouveront leur compte dans la lecture soutenue de ce numéro.-

Prof. Dr. Jean-Roger Syayipuma,
Philosophe
Faculté de Psychologie et Sciences de l’Education
Rédacteur en chef
Article 1:
Jean-Baptiste PALUKU NDAVARO: La relation « positionnement-means-end chain theory » dans le processus de décision de consommation : cas des marques vinicoles locales en Ville de Beni, (pp. 15-52)
Résumé:
L’objectif de cet article est de démontrer que la Means-end chain
theory est incomplète pour expliquer les motivations des
consommateurs dans leur décision d’achat si elle n’est pas mise en
relation avec la notion de positionnement. La thèse à démontrer est
donc que la Means-end chain theory est une variable intermédiaire
qui s’interposerait entre le positionnement (en tant qu’acte de
construction et état) et la décision (ou la prédisposition) d’achat dans
un marché concurrentiel. L’argumentation est effectuée à partir des
données empiriques sur les facteurs de prise de décision de
préférence de consommation d’une marque de vin donnée plutôt que
telle autre.
Abstract: The purpose of this paper is to demonstrate that the Means-end chain theory is incomplete to explain the motivations of consumers in their purchase decision if it is not related to the notion of positioning. The thesis to be demonstrated, therefore, is that the Means-end chain theory is an intermediary variable between positioning (as a construction act and a state) and purchasing decision (or predisposition to preference) in competitive market. The argumentation is based on empirical data on consumer preference decision making factors for one wine brand rather than another.

Jean-Baptiste PALUKU NDAVARO
Article 2:
LÉANDRE S. THAMUITHE: Impact sociocriminologique d’un perdurant carnage humain : enquête réalisée entre Janvier et Mars 2018 à Beni ville et Territoire, RD Congo, (pp. 53-76)
Résumé:
A notre jeune âge, nous apprenions de tueries des gens à séries. Des
films d’exactions étaient visualisés avec horreur. L’incroyable était de voir
un individu ou groupe d’individus tuer sans loi d’autres individus innocents.
Aujourd’hui, les évènements des films d’hier se concrétisent.
Depuis Octobre 2014 à l’Est de la RD Congo, la population de Beni Ville
et Territoire est sujette d’une série des cruels massacres, vivant ainsi le
cauchemar de la mort. Perdurant et endeuillant, ce carnage est perçu
comme un génocide humain au Congo qui ne dit pas son nom : crime
contre l’humanité. Cette étude alerte dissuasivement contre un horizon
proche pointant une criminalité multiforme. Elle examine l’attitude criminelle
immédiate et médiate que les survivants en débandade affichent pour avoir
perdu familiers et biens. Dans la torpeur et l’insupportable vie, les
réchappés virent déjà [100%] vers la justice populaire. Pire est le désir
ardent de détenir et manier toute arme par toute voie [28,21%], les jeunes
s’enrôler en masse [64,21%] dans les milices et forces négatives. Une
solution urgente, à impact rapide et détraumatisant semble plus s’imposer.
Au défi, Gouvernement et organismes ont à contrer ce drame prévisible.
Abstract:
At our young age, we learned about mass killings. Movies of abuse were
viewed with horror. The incredible thing was to see an individual or group of
individuals kill without law other innocent people. Today, the events of the
films of yesterday are concretized.
Since October 2014 at the East of DR Congo, the population of Beni City
and Territory is subject to a series of cruel massacres, thus living the
nightmare of death. Losing and mourning, this carnage is perceived as a
human genocide in Congo that does not say its name: crime against
humanity. This study alarms against a near horizon pointing to a multiform
crime. She examines the immediate and mediate criminal attitude that
disordered survivors display for having lost family and property. In the torpor
and the unbearable life, the survivors already [100%] turn to the popular
justice. Worse is the burning desire to detain and handle any weapon by any
means [28,21%], the young ones enlist in mass [64,21%] in the militias and
negative forces. An urgent, quick-impact, de-traumatizing solution seems
more essential. To the challenge, Government and organizations have to
counter this predictable tragedy.

LÉANDRE S. THAMUITHE
Article 3:
Jean-Bosco KAHINDO MBEVA: Des défis sanitaires aux stratégies de recherche universitaire en santé en RDC, (pp. 77-106)
Résumé:
Introduction : Partant des missions et des fonctions sociales des
universités, cette étude tente de dresser une cartographie des études
menées par les Universités congolaises au regard des défis sanitaires de la
RDC.
Méthodologie : Cette étude a procédé par une revue interprétative,
s’inscrivant dans une approche inductive, de la littérature publiée au cours
de dix dernières années sur la santé en RDC. La recherche a été menée sur
Pubmed, Medline, Google scholar et sur les sites du ministère de la santé
de la RDC.
Résultats : Le profil de publications sur la santé en RDC (106
publications) est dominé par des études quantitatives, opérationnelles,
transversales, traitant plus les défis épidémiologiques et organisationnels
que ceux relatifs au financement de la santé. 67,9% des études ont connu la
contribution des chercheurs d’Universités congolaises, avec des stratégies
et des recommandations visant plus la prise en charge des patients que les
politiques et les systèmes de santé en RDC.
Discussion et conclusion:
Pour améliorer l’adéquation de la réponse des Universités congolaises aux
défis de santé en RDC, les priorités et les méthodologies de recherche
pourraient être repensées, dans une perspective plus collaborative et d’un
triple décloisonnement qui ose la transdisciplinarité.
Abstract:
Introduction: In the perspective of the universities response of the most the
health society needs, this study try to raise a cartography studies led by the
Congolese Universities about the DRC health challenges.
Methods: This
study proceeded by an interpretative revue of the literature published on
health in RDC during last ten years. This research has been led on Pubmed,
Medline, Google scholar and on the sites DRC ministry of the health.
Results: The profile of publications on health in RDC (106 publications) is
dominated by quantitative, operational and transversal studies, about more
epidemiological, organizational challenges than the financing health
challenges. 67,9percent of these studies were led by Congolese universities
researchers, whose publications formulated strategies and
recommendations aiming a better care of the patients than enhancing health
DRC politics and systems.
Discussion and conclusion: To improve
response to DRC health challenges requires a more disclose, collaborative
and transdisciplinarity research approach for Congolese Universities.

Jean-Bosco KAHINDO MBEVA
Article 4:
Kakule Matumo Kitswiri Paul et Muhindo Vyalirendi Jacques: Coopération économique Chine-Afrique : est-ce la bonne formule ?, (pp. 107-144)
Résumé:
Depuis 2000, la Chine est de plus en plus présente en Afrique. Sa
présence, essentiellement économique et commerciale donne un optimisme
considérable à ses partenaires africains. Sa formule de coopération, libérée
des conditionnalités politiques constitue ce que les Africains ont toujours
rêvé. Ils y trouvent une opportunité de se libérer progressivement de
l’impérialisme.
Les scientifiques et politiques du tiers monde avaient déjà prédit que
l’ouverture de l’Afrique à la Chine va permettre la « déconnexion »de ce
Continent à l’ordre défavorable, propice au sous développement du Tiers
monde, installé depuis les accords de Bretton Woods.
Il est à noter cependant que le modèle de coopération sino-africain, tel
que vécu par les onze États qui reçoivent les trois quart des investissements
directs de la Chine en Afrique n’est pas encore ce dont l’Afrique a besoin
pour résoudre ses problèmes historiques. Il faut l’ajuster pour ne pas
manquer ce rendez-vous avec l’histoire.
Abstract:
Since 2000, China is increasingly present in Africa. Its presence, primarily
economic and commercial gives a considerable optimism to its African
partners. Its formula of co-operation, released from the political conditionality
constitutes what the Africans always dreamed of. They consider that it is the
only opportunity they have to be free from the western imperialism.
The scientists and politicians of the Third World had already predicted that
the opening of Africa to the China’s cooperation will allow the
"disconnection" of this Continent to the order installed since the agreements
of Bretton Woods, which order is unfavorable to the development of Africa.
It should be noted however that, the model of co-operation between China
and Africa, as experimented by the eleven States which receive the three
quarter of the direct investments of China in Africa is not yet the one Africa
needs to solve its historical problems. It should be adjusted. Otherwise,
Africa will miss again the Rendezvous with the history.

Kakule Matumo Kitswiri Paul
Article 5:
NDALIKO SILWASI Dany: Création des richesses et partage de la valeur ajoutée dans le secteur industriel au Nord – Kivu : cas spécifique de ENRA Beni et CTC Goma, (pp. 145-173)
Résumé:
Cet article tourne au tour de deux axes : la création des richesses et leur
partage dans les entreprises industrielles au Nord-Kivu. En comptabilité, la
valeur ajoutée (VA) est considérée comme le premier indicateur de création
des richesses et c’est elle qui rémunère les facteurs de production
(répartition primaire). L’objet de la présente étude est de chercher à savoir
s’il y a créations des richesses dans ces entreprises et comment les facteurs
de production se les partagent. Selon la théorie, les économistes
s’accordent qu’à l’équilibre le partage primaire des richesses entre les
facteurs de production doit respecter les proportions suivantes : 1/3 de la VA
au facteur capital (soit 33%) et 2/3 au facteur travail (soit 67%) (Timbeaux
2002 : 2).
Pour vérifier nos hypothèses, nous nous sommes servis de l’observation,
de la documentation, de l’interview, des méthodes analytiques et statistiques
soutenues partant de l’approche positive.
Après enquête et analyse, cette étude montre que : 1) Sur 16 ans
chacune, ces deux entreprises ont crée 7.183.091,43 de dollars américains
de VA et 2) 70% de ces richesses ont été virés dans les comptes des
propriétaires des capitaux et 30% aux travailleurs. Exactement l’inverse des
proportions d’équilibre. Nous sommes en situation de déséquilibre totale et,
les travailleurs sont largement perdants dans ce jeu de partage (37% encore
à grignoter). Après intégration de l’État dans ce partage, la structure de
répartition devient : 30% au personnel, 31% au capitaliste et 39% à l’Etat.
3) Et dans le temps, sous mutations politiques, nous avons constaté que les
structures de partage variaient d’un régime politique à un autre (MPR,AFDL, RCD/Goma, RCD/KML, Transition et AMP). Les chercheurs ont
intérêt à bien cerner cette problématique du partage des richesses dans nos
organisations car cette réalité sociale peut être à l’origine des plusieurs
chocs entre les parties prenantes (capitaliste, travailleur et l’Etat) et créer
beaucoup des crises socio politico économique dans la société. En
s’intéressant à ces genres d’investigations, les chercheurs éclairent les
lanternes pour résoudre ce conflit Profit – Salaire – Impôt, chacun voulant
tirer la couverture de son coté.
Abstract:
This article turns around too axes: riches creation and their sharing in
industrials firms of North-Kivu. In accounting, value added is the 1st indicator
of riches or value creation. So, we want to know if there is riches creation in
those firms and how those production factories share income. According to
theory, economists allow themselves that at the balance the sharing out of
value added have to respect those proportions: 1/3 of riches created
remunerate capital (that is 33%) and 2/3 to labors (that is 67%) (Timbeaux
2002: 2). Equilibrium proportion which must come back to the State is not
clear in economics theories.
For verifying our hypothesis, we used observation, documentation,
interview, some statistics and analyses methods sustained by graphics;
therefore deductive and positive approach.
After investigation and analyses, this study shows that 1) on about 20
years those two firms created 7.183.091,43 US dollars of VA and 2) 70% of
values added are transferred to profit account (for capital) and 30% to salary
account (for labors). That situation is exactly the contrary of theory. We are
in imbalance and, labors are loser in this game of sharing. After integrating
the State in this sharing out, the structure becomes: 30% for labors, 31% for
capitalists and 39% for the State. 3) And in the time, under political
mutations, we see that the sharing out structure was changing from a
political regime to another (MPR, RCD/Goma, RCD/KML and Transition).
Now, researchers have to good surround this problematic of sharing out of
value added in our organizations because this social reality can be to the
origin of many conflicts between parts and create many socio political
economics problems in our society. Since centuries, economists, as
SISMONDI, has been evoked the preponderant role of sharing out of
national income for understanding the dynamic and crow evolution of crises
in an country (BASLE 1993 : 15). A bed sharing of profits involves shocks,
tensions and conflicts; unless wrong parts have been cowardly or naïves. To
be interested at such investigations, researchers light up lanterns.

NDALIKO SILWASI Dany
Article 6:
KAMBALE KYAKAKALA Semy, MUMBERE WA SIBIHOLYA Sibi, KAKULE KAYITAMBYA Michael : Causes et conséquences de non pérennité des IMF en milieu rural : cas de la localité de Magheria en territoire de Lubero, (pp. 175-203)
Résumé:
L’économie de la localité de MAGHERIA est essentiellement centrée sur
l’agriculture vivrière et maraichère, donc sur diverses cultures
d’autosubsistance (la pomme de terre, le maïs, le haricot, le blé, le petitpois,
les éleusines, les oignons, l’ail, le poireau, le chou, la carotte, la patate
douce et les légumes de tout genre). En effet, depuis les années 2OO5,
cette entité rurale a connu l’essor de certaines institutions de micro-finance
qui, malheureusement n’ont pas tardé à fermer leurs portes après quelques
années. Cette cessation précoce d’activité serait causée par plusieurs
facteurs dont la pauvreté de la population due à la faible productivité de
l’économie rurale, la mauvaise gestion imputée aux responsables des IMF,
la situation de déconfiture de plusieurs membres, le non respect des
échéances de remboursement des crédits par les clients, l’insolvabilité de
membres et des micro-finances, la gestion unilatérale, le détournement, le
non respect des principes de gestion et de la politique d’octroi de crédits, la
garantie constituée essentiellement de la terre peu valeureuse dans le milieu rural, la source unilatérale de revenus de la population basée
principalement sur l’agriculture de subsistance ne pouvant assurer que la
seule survie des habitants et non l’épargne. Cette situation a eu des
répercutions négatives sur le développement socio-économique de
Magheria en accentuant la pauvreté qui a son tour a permis et entraîné
l’exode rural de la jeunesse vers les milieux environnants plus ou moins
développés (commune rurale de Lubero, villes de Butembo et de Beni,
commune rurale de Kyondo, cité de Lukanga et de Musienene).
Abstract: The economy of the locality of MAGHERIA is mainly centered on the agriculture food and market gardening, thus on various cultures of subsistence (the potato, the corn, the bean, the wheat, the pea, the finger millet, the onions, garlic, leeks, cabbage, carrots, sweet potatoes and vegetables of all kinds). Indeed, since the years 2OO5, this rural entity has experienced the rise of certain microfinance institutions which, unfortunately, were not slow to close their doors after a few years. This early cessation of activity would be caused by several factors including the poverty of the population due to the low productivity of the rural economy, the mismanagement attributed to the managers of the MFIs, the situation of collapse of several members, the non respect of deadlines credit repayment by clients, insolvency of members and microfinance, unilateral management, misappropriation, non-respect of management principles and credit granting policy, the guarantee consisting mainly of land with little value in rural areas, the unilateral source of income of the population based mainly on subsistence agriculture can only ensure the survival of the inhabitants and not savings. This situation has had a negative impact on Magheria's socioeconomic development by accentuating poverty, which in turn has allowed and led to the rural exodus of young people to the more or less developed surrounding areas (rural commune of Lubero, towns of Butembo and Beni, rural commune of Kyondo, city of Lukanga and Musienene).

KAMBALE KYAKAKALA Semy
Article 7:
KAMBALE KAMBALI Charles: Définition de la valeur vénale d’un bien immobilier par la méthode de capitalisation du revenu en ville de butembo, (pp. 205-234)
Résumé:
L’exercice des métiers de l’immobilier implique de disposer de
compétences juridiques, techniques et économiques, nécessitant, pour cela,
le recours à des documents de fond. Or, pour la plupart des
consommateurs, il est souvent difficile de définir la valeur vénale de ces
actifs immobiliers en ville de Butembo. Le but de cette étude est d’éclairer
ceux-ci dans le cadre de l’expertise immobilière par la méthode de
capitalisation du revenu utilisée pour l’évaluation. Car, l’immobilier est aussi
un marché fluctuant dont il faut connaître les aléas et l’actualité ;
informations dispensées par des études de marché et des données
factuelles.
Abstract: The exercise of the professions of the real estate implies to have legal, technical and economic expertise, requiring, for it, the recourse to documents of bottom. However, for most consumers, he/it is often difficult to define the venal value of these real estate assets in city of Butembo. The goal of this survey is to illuminate these in the setting of the real estate appraisal by the method of capitalization of the income used for the assessment. Because, the real estate is also a market fluctuating of which it is necessary to know the risks and the actuality; information dispensed by studies of market and the factual data.

KAMBALE KAMBALI Charles
Article 8:
MUTUTI MAHAMBA Aimé: La construction en terre crue, un atout pour la ville de butembo et ses environs, (pp. 235-260)
Résumé:
Depuis la nuit de temps l’homme a toujours recouru aux matériaux qui
l’entourent pour modeler son environnement immédiat, son bâti, ses tracés,
ses outils, …
Ceci a permis à chaque peuple de laisser les traces d’une architecture
singulière faisant partie de ses éléments culturels au même titre que sa
langue, son rite, sa dance, ses vêtements ; ce que Hassan Fathy (1973)
soutiens en pensant que « ceci était un magnifique enfant du mariage
heureux de l’imagination du peuple et des conditions imposées par la
campagne environnante »
Même pour les vieilles civilisations, jusqu’ au 15ème siècle avec
l’avènement de l’imprimerie, l’architecture était le livre de l’humanité, « que
l’architecture a été jusqu’au quinzième siècle le registre principal de
l’humanité, que dans cette intervalle il n’est pas apparu dans le monde une
pensée un peu compliquée qui ne soit faite édifice , que toute idée populaire
comme toute loi religieuse a eu ses monuments ;que le genre humain enfin
n’a rien pensé d’important qu’il ne l’ait écrit en pierre ». (Victor Hugo,
1974 :246)
La terre a toujours été utilisée comme matériaux dans la production de
beaucoup d’objets y compris le logis, pourtant de nos jours, peu de gens
sont ceux qui apprécient, s’intéressent et qui trouvent dans les constructions
en terre crue un lien culturel à conserver, une solution, un ouf de
soulagement à nos multiples problèmes de logement ,d’environnement en
ce moment où la production des matériaux de construction moderne pose un réel problème de consommation d’énergie et de production de gaz à effet
de serre.
Chercher à comprendre pourquoi la terre crue est aussi négligée comme
matériaux de construction alors qu’elle a servis l’homme depuis plusieurs
millénaires, et essayer de lui redonner sa valeur et place parmi d’autres
matériaux de construction est l’objet de cette réflexion.
Abstract:
Since a long time the man has always turned to materials that surround
him in order to sharp his immediate environment, his framework, his plan,
his tools,…
This, has allowed each people to leave the plans of uncommon architecture
which is a part of it’s cultural elements lat the same level as his language,
his rite, his dancing, his clothes ; That Hassan FATHY (1973) supports
thinking : « this was a magnificent child of a happy marriage of people’s
imagination and the imposed conditions by near country side ».
Even for the old civilization, until the 15th century, with the advent of
printing, the architecture was the book of humanity, « That the architecture
has been until the 15th century the main register of humanity, that in that
period there hasn’t appeared in the world a complicated thought that hasn’t
been made of building, that all popular idea as all religious law has his
monuments ; that the human style at last hasn’t nothing important that he
hasn’t written in stone » (Victor Hugo,1974 :246 ).
The earth has always been used as material in the production of many
things, including the abode, nevertheless in our days not many people
appreciate, are interested and find in building by row soil a cultural bond to
keep, a solution, a phew of relief to our multiple problems of
accommodation, of environmental at this moment that the production of
modern materials of construction is a real problem of energy consumption
and gas production to greenhouse effect.

MUTUTI MAHAMBA Aimé