Revue Nr. 002 Mai 2018 «Carrefours Scientifiques»
Editorial: De la multi-dimensionnalité de la réalité à la pluridisciplinarité des connaissances scientifiques,
Jean-Roger SYAYIPUMA KAMBERE, (pp. 3-13)
La réalité est donnée à tout observateur comme une même entité composée de personnes, de biens, de bâtiments, d’instituions, d’événements, de faits politiques, d’entreprises, d’institutions et multidimensionnelle. De cette multi-dimensionnalité de la réalité, les scientifiques ont su produire des connaissances qui ont fondé la diversité des sciences que nous connaissons aujourd’hui. Il faut préciser avec Jean-Baptiste JEANGENE VILMER que le processus qui va de la réalité à la science passe nécessairement par la vérité des connaissances produites qui ont été validées par des méthodes scientifiques adéquates. Car la science est une étude d’un niveau supérieur à ce que l’opinion se fait comme conjectures.
C’est à cette multi-dimensionnalité de la réalité inspiratrice de la diversité des domaines scientifiques que se consacre ce numéro de la Revue Carrefours Scientifiques. Les articles qui ont fourni la matière scientifique que présente ce numéro nous montrent combien les études scientifiques sont suggestives à tel point que, dans la réalité sociale – milieu de notre existence -, les produits que nous consommons comme les vins, les massacres des personnes que les informations diffusent autour de notre contrée, les systèmes de santé qui nous gèrent, les entreprises ou les institutions de microfinances qui dessinent notre paysage économique et industriel, la venue des chinois en Afrique dans la politique des Etats Africains ainsi que les immeubles qui embellissent notre espace urbain, tous ces faits ordinaires pour l’opinion, certains faits plus que d’autres, intéressent les scientifiques des institutions supérieures et universitaires, en termes de problèmes à résoudre, dans la réalité scientifique – milieu de notre connaissance.
Alors que la plupart des études scientifiques faites sur la consommation des vins s’orientent vers les comportements de consommateurs, la typologie et la fréquence de consommation, le nombre de vins consommés annuellement, en mettant l’accent sur l’évolution des fréquences de consommations, le nombre de repas pris avec vin, l’estimation de la quantité consommée de vin, en fonction des contextes de loisir, de repas ou de grignotage , l’étude du Professeur PALUKU NDAVARO se concentre sur un modèle méthodologique qui met en jeu les motivations qui animent le consommateur lorsqu’il fait face aux différents vins que les entreprises positionnent sur le marché, à travers un large éventail de publicités, pour expliquer comment la décision du consommateur interviendra en l’emmenant à en prendre. Dans ce contexte, PALUKU NDAVARO défend la thèse scientifique selon laquelle la motivation du consommateur dans l’acte de l’achat d’un vin serait fonction de la manière dont il établit une relation entre la perception des attributs du produit et ses propres attentes justifiées par le positionnement des vins que les entreprises produisent et mettent sur le marché. Il arrive à conclure que, parmi les vins disponibles sur le marché de la ville de BENI, le meilleur vin positionné à la consommation depuis 2013 est le vin « KING WINE » en raison de l’utilisation d’une substance nommée « KANGONGA » dans sa fabrication.
Dans le voisinage de la ville de BUTEMBO, notamment le territoire de BENI, une soixantaine de kilomètres au NORD, KAMBALE THAMUWITE épingle un phénomène social des plus atroces de l’humanité à savoir les massacres en masse des personnes, en milieu rural et aux périphéries de la ville de BENI. Les crimes et les massacres comme l’analyse KAMBALE THAMUWITE sont un phénomène récurrent au 20ème siècle qui, malheureusement se perpétue en ce début de 21ème siècle.
Les auteurs des archives départementales de la DORDOGNE3 (Claude MUTAFIAN, docteur en histoire et de Daniel ARABIAN), affirment que « le Siècle des génocides », précisément le 20ème siècle, reste marqué par la volonté de certains pouvoirs en place de procéder à une destruction physique, intentionnelle, systématique et planifiée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe ethnique. Ils étudient l’histoire des massacres et des crimes de masse sur le volet des bourreaux, tandis que KAMBALE THAMUWITE étudie la même thématique sur le volet des victimes et des rescapés. Son étude montre que sur le plan sociologique le carnage crée, dans l’esprit du rescapé, une attitude de suspicion qui, contrairement à ce que l’on puisse penser qu’il serait replierait sur soi et se lamenterait, cette attitude l’amène à transférer sur lui le comportement du bourreau. Le rescapé alors victime devient petit-àpetit un bourreau potentiel. C’est la spirale du conflit armé et des massacres de masse. Le bourreau atteint son objectif dans une tuerie de masse en prétextant qu’il protégeait son groupe et ses intérêts. Le rescapé, poussé par un sentiment d’humiliation, cherche à se venger et à conjuguer le déshonneur qu’a subi sa communauté, il prépare de nouveaux massacres qu’il perpétrera sur le groupe du bourreau en en faisant ainsi une nouvelle victime. A défaut de s’en prendre au groupe du bourreau, KAMBALE THAMUWITE montre que le rescapé réoriente la violence sur les membres de son propre groupe. C’est ce qui explique l’inflation des rumeurs, de la violence, de la justice populaire, en sus, sur le plan criminologique, les rescapés sont des potentiels criminels puisqu’ils vivent une perturbation psychique aiguë, des chocs violents et des complications comportementales. L’auteur propose qu’ils soient pris en charge non seulement par des structures de psychiatrie et de psychologie, mais aussi par des organes de rééducation.
La consommation abuse de vins dans les villes de BUTEMBO et de BENI est la conséquence de la hantise des massacres perpétrés dans leurs contrées. Ces deux faits détériorent la santé des personnes si bien les politiques de santé et les systèmes de santé des deux territoires de la Province du Nord-Kivu ne répondent pas de façon satisfaisante à tous les besoins sanitaires. Il y a des défis énormes à surmonter.
Jean-Bosco KAHINDO MBEVA s’est penché sur les défis sanitaires face aux stratégies de recherche universitaire à mettre au point pour améliorer les politiques de santé dans la République Démocratique du Congo. En fait, le Professeur s’inquiète du fait que des études universitaires sont effectivement menées sur la définition des priorités des secteurs sensibles, sur la collecte des fonds, le renforcement des capacités du personnel et des infrastructures sanitaires, sur l’établissement des normes et des critères pour traduire les résultats de recherche en guide pour les politiques de santé, mais leur adéquation avec les défis sanitaires du pays pose un sérieux problème. La preuve éloquente de cette inadéquation est l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus EBOLA. Si l’État Congolais devait compter sur ses ressources sanitaires, il aurait été pris à cours dans la riposte contre la fièvre hémorragique à virus EBOLA qui sévit, au moment nous rédigeons ces lignes, dans la zone de santé de MABALAKO à 30 km à l’Est de la ville de BENI.
Jean-Bosco KAHINDO MBEVA énumère quelques défis majeurs auxquels la RDC est confrontée en permanence depuis une décennie. Les défis épidémiologiques compliquent la prise en charge du paludisme, de la tuberculose, du VIH SIDA, des morbidités liées à la femme et à l’enfance, aux défis humanitaires, aux maladies émergentes non transmissibles, comme l’alcoolisme, le stress… Les chercheurs participent à ses travaux, parmi lesquels 67,9% appartiennent à l’élite congolaise. Cependant, les défis organisationnels des services de santé et les défis de financement des services de santé n’ont pas eu d’intérêt dans la recherche depuis 20074, en cela Jean-Bosco KAHINDO MBEVA est dans la même ligne de mire que le Docteur MAKAMBA MBONARIBA, Directeur de la DEP, et Mr MANUNGA, SANRU III, qui avaient sonné le cri d’alarme depuis 2004. Pourtant là se trouve le noeud du problème. Tout en invitant les chercheurs congolais à s’investir dans la recherche scientifique sur le financement et l’organisation des systèmes de santé, l’auteur conclut qu’il faille décloisonner les acteurs académiques et les acteurs du système sanitaire, puisqu’ils ne se rencontrent pas pour faire le point sur l’apport mutuel qu’il se fournirait ; enfin l’auteur demande qu’il faille oser pratiquer la transdisciplinarité, en ouvrant la recherche sur la politique de santé à tous les domaines scientifiques qui peuvent contribuer à la recherche des pistes de solution contre les défis sanitaires de la République Démocratique du Congo.
L’appel de Jean-Bosco KAHINDO MBEVA à ouvrir la recherche en politique de santé à la transdisciplinarité fait écho à Paul KAKULE MATUMO KITSWIRI en collaboration avec Jacques MUHINDO VYALIRENDI qui, dans un autre contexte du secteur international, étudie l’ouverture des États d’Afrique à la coopération avec la CHINE, en matière de développement et de commerce bilatéral.
La coopération ancienne que l’Afrique entretenait avec l’extérieur concernait l’Europe et alliés, en privilégiant les métropoles qui ont colonisé les pays intéressés par l’étude. Cette coopération était appelée NORD-SUD. L’avènement de la coopération SUD-SUD, en l’occurrence la coopération AFRIQUE – ASIE – AMERIQUE LATINE a permis la déconnexion des États Africains d’avec les pays du Nord. Dans le cas concret de la coopération Afrique-Chine, est-ce un partenariat fiable ? Les auteurs de l’article dénombrent 11 États Africains qui reçoivent près de 75% du financement chinois : Afrique du Sud, Algérie, Angola, Éthiopie, Maurice, Nigéria, République Démocratique du Congo, Tanzanie, Soudan, Zambie et Zimbabwe. L’étude montre que ce qui attire l’Afrique chez les Chinois c’est la façon dont la CHINE traite ses partenaires à égalité. Elle respecte la souveraineté des États partenaires ; elle va même jusqu’à alléger les charges dans le remboursement des crédits, elle engage les pays partenaires à acquérir leur autonomie… Ce qui attire la Chine en Afrique, c’est, entre autres, la croissance économique des États, le développement et les ressources naturelles. Les auteurs concluent qu’avec la coopération chinoise, les États africains cités en haut ont étendu leur réseau commercial, à contrario, ils ont aussi étendu leur vulnérabilité au commerce international. Il y a ainsi une corrélation entre la coopération chinoise et la croissance économique des 11 États africains, mais cela n’a pas apporté solution aux nombreux problèmes5 que ces États traînent derrière eux depuis la coopération NORD-SUD.
Dans sa maîtrise en science politiques, LUCIE NGONO appuie la conclusion à laquelle ont abouti Paul KAKULE MATUMO et Jacques MUHINDO VYALIRENDI en arguant quelles données sur la coopération sino-africaine sont rares en termes de statistiques sur les montants de l’aide que la Chine accorderait aux pays africains, mais disponibles sur l’échelle de la coopération Chine-Afrique grâce aux nombreuses études des chercheurs et des experts, et aussi aux données que la Chine veut bien divulguer quand cela l’arrange. En termes de financement et d’investissement, les données sont faibles, peu fiables, souvent contradictoires, quelques fois anecdotiques ou tout simplement absentes. Et du côté africain, on relève un manque d’enquêtes et d’analyses scientifiques. Il faut donc que nous faire un coup de chapeau à la tentative d’explication des auteurs de l’article sur la coopération sino-africaine.
Il est intéressant de constater que les États africains ont toujours produit des richesses mais qui ne profitent pas pleinement à leur besoin. Les richesses sont des dividendes essentielles à une société surtout lorsqu’elle encourage l’entrepreneuriat et la création des entreprises, par des particuliers, venant ainsi au secours des entreprises publiques. Dany NDALIKO SILWASI s’est intéressé à la création des richesses et au partage de la valeur ajoutée dans le secteur industriel de la Province du Nord-Kivu, particulièrement ENRA de BENI et CTC de GOMA.
Dany NDALIKO SILWASI part de la théorie selon laquelle la répartition d’équilibre de la valeur ajoutée se présente comme suit 1/3 reviendra aux capitalistes et 2/3 seront affectés aux travailleurs. Cela rendrait l’entreprise stable selon les économistes d’obédience néoclassique. En ajoutant les taxes et impôts, l’État tirerait son compte de la valeur ajoutée que l’entreprise produit, par un calcul difficile qui ne doit pas toucher au gain des travailleurs. En enlevant, par exemple, des 2/3 des capitalistes 1/3 : au bout du compte, les travailleurs recevraient 1/3, le capitalistes1/3 et l’État 1/3. Dany NDALIKO SILWASI se demande si ces différentes théories économiques s’observent et s’appliquent dans les deux entreprises en étude.
Dans son étude, Dany NDALIKO SILWASI a conclu que les richesses produites par ENRA BENI et CTC GOMA ne profitent pas aux travailleurs : ils reçoivent après calcul 30% qui infirment l’hypothèse du 1/3 qui avoisinerait 33%. Les capitalistes qui investissent dans les deux entreprises gagnent 31%, ce qui serait proche du calcul alambiqué du passage des 2/3 à 1/3. L’État récupère la part du lion en gagnant 39% ; ce qui dépasse largement les estimations de départ. En fait, les travaillent reçoivent une valeur ajouté de misère. De la sorte, le partage inégal des richesses est devenu source de frustrations et d’inégalités entretenues par les entrepreneurs sous prétexte que l’État leur ravit tout. Par conséquent, dans l’évolution économique des entreprises étudiées, on assiste à un spectacle d’effondrement des fonds, d’effritement des finances et d’une stabilité relative, à la suite desquels les travailleurs sont les plus grands perdants.
Les perdants des entreprises ENRA BENI et CTC GOMA ne peuvent pas plaindre les membres qui ont adhéré massivement aux institutions de microfinance qui ont pullulé dans la contrée de BUTEMBO et environs, il y a cinq ans. Beaucoup d’entre ces membres sont restés perdants malgré les crédits octroyés sans le moindre souci de gestion financière. KAMBALE KYAKAKALA Semy MUMBERE WA SIVIHOLYA Sibi et KAKUKULE KAYITAMBYA Michael ont examiné les causes et les conséquences de non pérennité des IMF dans le milieu rural de la localité de MAGHERIA, en territoire de LUBERO.
Dans leur étude, ils constatent que depuis 2005, la localité de MAGHERIA connait un essor des Institutions de Micro Finance (IMF), mais celles-ci ont fermé prématurément leurs portes en causant la pauvreté des membres qui en dépendaient, la faiblesse de productivité des champs. La cause de la fermeture de ces IMF était essentiellement la mégestion des régents. En effet, GALA LETU, BARAKA PRESSE, TUJENGE NA TULIME UPYA, SOJECO, COOPEC-NEEMA et EKIGHONA ont investi à MAGHERIA. Les IMF ont octroyé des crédits, des semences, de l’aide agricole aux paysans de la localité. Mais à cause d’une défaillance dans la gestion administrative, du détournement des fonds, d’un manque de politique d’octroi des crédits, ces IMF ont fait faillite. Les auteurs proposent que les IMF implantées dans le milieu rural doivent bénéficier de l’accompagnement des experts comptables et d’auditeurs pour assainir leurs finances et leur gestion.
Faillite, mégestion, manque d’expertise sont des thèmes que Charles KAMBALE KAMBALI et Aimé MUTUTI MAHAMBA (architecte, membre de la Société des architectes du Congo) exploitent dans l’étude de « la valeur vénale d’un bien immobilier », puis « l’atout qu’on tirerait de la construction en terre crue6 », en Ville de BUTEMBO et ses environs.
Charles KAMBALE KAMBALI a utilisé la méthode de capitalisation du revenu pour définit la valeur vénale d’un bien immobilier. Il s’est appuyé sur des immeubles qui ont été vendus dans la ville de BUTEMBO, précisément dans les communes de VULAMBA, BULENGERA et MUSUSA. Il s’est demandé si le prix qui était fixé pour la vente des immeubles situés dans ces communes s’il convenait vraiment. Dans les circonstances normales, la valeur vénale d’un immeuble est celle du marché obtenue au cours de la publicité portant sur sa vente, avec un concours suffisant d’amateurs. Il constate, après analyse que, pour le cas des immeubles en étude, rien de cela n’a été respecté. A BUTEMBO, la vente des immeubles n’obéit pas aux normes prescrites. La diffusion de l’information reste cantonnée à la sphère professionnelle, le public n’est pas informé. Le prix est fixé en fonction de la concurrence. L’auteur atterrit en exigeant aux entreprises ou aux organes chargés de la vente des immeubles à se conformer aux règles en vigueur pour plus de transparence et de valeur vénale réelle.
Aimé MUTUTI MAHAMBA éclaire la lanterne des habitants de BUTEMBO sur le réel atout que présente la construction en terre crue. La construction en terre crue, d’après l’auteur, peut être un lien culturel et identitaire de la ville. En effet, la terre crue est utilisée depuis les temps ancestraux dans la contrée. La terre cuite, quant à elle, est arrivée avec la construction à briques cuites, cela a mis aux oubliettes les pratiques anciennes. Qu’à cela ne tienne ! La terre crue présente actuellement, aussi en Europe – comme le confirme la note 6 – certains avantages indéniables : elle permet de diminuer le coût des matériaux de construction, elle préserve le lien culturel avec les anciennes pratiques qui peuvent ouvrir la voie au tourisme culturel, elle pollue moins l’environnement, elle est d’usage facile et nécessite peu de moyens matériels et humains pour sa mise en pratique. Enfin, elle a des propriétés techniques et physiques ainsi que ses qualités esthétiques, très prisées en milieu européen. Cela devrait être, dans l’avenir proche, le cas en milieu urbain de la RDC.
Ce numéro de la Revue Carrefours Scientifiques est donc pluridisciplinaire. De l’analyse de la consommation de vin à l’usage de la terre crue en construction, nous sommes émerveillés et emportés par l’initiative de l’esprit scientifique qui, du naturel et du quotidien que nous côtoyons, nous conduit aux connaissances scientifiques qui expliquent ce naturel et ce réel. Ainsi, sociologues, communicologues, politistes, économistes, architectes, commercialistes, médecins ou agents de santé, criminologues, psychologues, spécialistes en relations internationales, ruralistes… trouveront leur compte dans la lecture soutenue de ce numéro.-
Article 1:
Jean-Baptiste PALUKU NDAVARO: La relation « positionnement-means-end chain theory » dans le processus de décision de consommation : cas des marques vinicoles locales en Ville de Beni, (pp. 15-52)
Résumé: L’objectif de cet article est de démontrer que la Means-end chain theory est incomplète pour expliquer les motivations des consommateurs dans leur décision d’achat si elle n’est pas mise en relation avec la notion de positionnement. La thèse à démontrer est donc que la Means-end chain theory est une variable intermédiaire qui s’interposerait entre le positionnement (en tant qu’acte de construction et état) et la décision (ou la prédisposition) d’achat dans un marché concurrentiel. L’argumentation est effectuée à partir des données empiriques sur les facteurs de prise de décision de préférence de consommation d’une marque de vin donnée plutôt que telle autre.
Abstract: The purpose of this paper is to demonstrate that the Means-end chain theory is incomplete to explain the motivations of consumers in their purchase decision if it is not related to the notion of positioning. The thesis to be demonstrated, therefore, is that the Means-end chain theory is an intermediary variable between positioning (as a construction act and a state) and purchasing decision (or predisposition to preference) in competitive market. The argumentation is based on empirical data on consumer preference decision making factors for one wine brand rather than another.
Article 2:
LÉANDRE S. THAMUITHE: Impact sociocriminologique d’un perdurant carnage humain : enquête réalisée entre Janvier et Mars 2018 à Beni ville et Territoire, RD Congo, (pp. 53-76)
Résumé: A notre jeune âge, nous apprenions de tueries des gens à séries. Des films d’exactions étaient visualisés avec horreur. L’incroyable était de voir un individu ou groupe d’individus tuer sans loi d’autres individus innocents. Aujourd’hui, les évènements des films d’hier se concrétisent.
Depuis Octobre 2014 à l’Est de la RD Congo, la population de Beni Ville et Territoire est sujette d’une série des cruels massacres, vivant ainsi le cauchemar de la mort. Perdurant et endeuillant, ce carnage est perçu comme un génocide humain au Congo qui ne dit pas son nom : crime contre l’humanité. Cette étude alerte dissuasivement contre un horizon proche pointant une criminalité multiforme. Elle examine l’attitude criminelle immédiate et médiate que les survivants en débandade affichent pour avoir perdu familiers et biens. Dans la torpeur et l’insupportable vie, les réchappés virent déjà [100%] vers la justice populaire. Pire est le désir ardent de détenir et manier toute arme par toute voie [28,21%], les jeunes s’enrôler en masse [64,21%] dans les milices et forces négatives. Une solution urgente, à impact rapide et détraumatisant semble plus s’imposer. Au défi, Gouvernement et organismes ont à contrer ce drame prévisible.
Abstract: At our young age, we learned about mass killings. Movies of abuse were viewed with horror. The incredible thing was to see an individual or group of individuals kill without law other innocent people. Today, the events of the films of yesterday are concretized.
Since October 2014 at the East of DR Congo, the population of Beni City and Territory is subject to a series of cruel massacres, thus living the nightmare of death. Losing and mourning, this carnage is perceived as a human genocide in Congo that does not say its name: crime against humanity. This study alarms against a near horizon pointing to a multiform crime. She examines the immediate and mediate criminal attitude that disordered survivors display for having lost family and property. In the torpor and the unbearable life, the survivors already [100%] turn to the popular justice. Worse is the burning desire to detain and handle any weapon by any means [28,21%], the young ones enlist in mass [64,21%] in the militias and negative forces. An urgent, quick-impact, de-traumatizing solution seems more essential. To the challenge, Government and organizations have to counter this predictable tragedy.
Article 3:
Jean-Bosco KAHINDO MBEVA: Des défis sanitaires aux stratégies de recherche universitaire en santé en RDC, (pp. 77-106)
Résumé: Introduction : Partant des missions et des fonctions sociales des universités, cette étude tente de dresser une cartographie des études menées par les Universités congolaises au regard des défis sanitaires de la RDC.
Méthodologie : Cette étude a procédé par une revue interprétative, s’inscrivant dans une approche inductive, de la littérature publiée au cours de dix dernières années sur la santé en RDC. La recherche a été menée sur Pubmed, Medline, Google scholar et sur les sites du ministère de la santé de la RDC.
Résultats : Le profil de publications sur la santé en RDC (106 publications) est dominé par des études quantitatives, opérationnelles, transversales, traitant plus les défis épidémiologiques et organisationnels que ceux relatifs au financement de la santé. 67,9% des études ont connu la contribution des chercheurs d’Universités congolaises, avec des stratégies et des recommandations visant plus la prise en charge des patients que les politiques et les systèmes de santé en RDC.
Discussion et conclusion: Pour améliorer l’adéquation de la réponse des Universités congolaises aux défis de santé en RDC, les priorités et les méthodologies de recherche pourraient être repensées, dans une perspective plus collaborative et d’un triple décloisonnement qui ose la transdisciplinarité.
Abstract: Introduction: In the perspective of the universities response of the most the health society needs, this study try to raise a cartography studies led by the Congolese Universities about the DRC health challenges.
Methods: This study proceeded by an interpretative revue of the literature published on health in RDC during last ten years. This research has been led on Pubmed, Medline, Google scholar and on the sites DRC ministry of the health.
Results: The profile of publications on health in RDC (106 publications) is dominated by quantitative, operational and transversal studies, about more epidemiological, organizational challenges than the financing health challenges. 67,9percent of these studies were led by Congolese universities researchers, whose publications formulated strategies and recommendations aiming a better care of the patients than enhancing health DRC politics and systems.
Discussion and conclusion: To improve response to DRC health challenges requires a more disclose, collaborative and transdisciplinarity research approach for Congolese Universities.
Article 4:
Kakule Matumo Kitswiri Paul et Muhindo Vyalirendi Jacques: Coopération économique Chine-Afrique : est-ce la bonne formule ?, (pp. 107-144)
Résumé: Depuis 2000, la Chine est de plus en plus présente en Afrique. Sa présence, essentiellement économique et commerciale donne un optimisme considérable à ses partenaires africains. Sa formule de coopération, libérée des conditionnalités politiques constitue ce que les Africains ont toujours rêvé. Ils y trouvent une opportunité de se libérer progressivement de l’impérialisme.
Les scientifiques et politiques du tiers monde avaient déjà prédit que l’ouverture de l’Afrique à la Chine va permettre la « déconnexion »de ce Continent à l’ordre défavorable, propice au sous développement du Tiers monde, installé depuis les accords de Bretton Woods.
Il est à noter cependant que le modèle de coopération sino-africain, tel que vécu par les onze États qui reçoivent les trois quart des investissements directs de la Chine en Afrique n’est pas encore ce dont l’Afrique a besoin pour résoudre ses problèmes historiques. Il faut l’ajuster pour ne pas manquer ce rendez-vous avec l’histoire.
Abstract: Since 2000, China is increasingly present in Africa. Its presence, primarily economic and commercial gives a considerable optimism to its African partners. Its formula of co-operation, released from the political conditionality constitutes what the Africans always dreamed of. They consider that it is the only opportunity they have to be free from the western imperialism.
The scientists and politicians of the Third World had already predicted that the opening of Africa to the China’s cooperation will allow the « disconnection » of this Continent to the order installed since the agreements of Bretton Woods, which order is unfavorable to the development of Africa.
It should be noted however that, the model of co-operation between China and Africa, as experimented by the eleven States which receive the three quarter of the direct investments of China in Africa is not yet the one Africa needs to solve its historical problems. It should be adjusted. Otherwise, Africa will miss again the Rendezvous with the history.
Article 5:
NDALIKO SILWASI Dany: Création des richesses et partage de la valeur ajoutée dans le secteur industriel au Nord – Kivu : cas spécifique de ENRA Beni et CTC Goma, (pp. 145-173)
Résumé: Cet article tourne au tour de deux axes : la création des richesses et leur partage dans les entreprises industrielles au Nord-Kivu. En comptabilité, la valeur ajoutée (VA) est considérée comme le premier indicateur de création des richesses et c’est elle qui rémunère les facteurs de production (répartition primaire). L’objet de la présente étude est de chercher à savoir s’il y a créations des richesses dans ces entreprises et comment les facteurs de production se les partagent. Selon la théorie, les économistes s’accordent qu’à l’équilibre le partage primaire des richesses entre les facteurs de production doit respecter les proportions suivantes : 1/3 de la VA au facteur capital (soit 33%) et 2/3 au facteur travail (soit 67%) (Timbeaux 2002 : 2).
Pour vérifier nos hypothèses, nous nous sommes servis de l’observation, de la documentation, de l’interview, des méthodes analytiques et statistiques soutenues partant de l’approche positive.
Après enquête et analyse, cette étude montre que : 1) Sur 16 ans chacune, ces deux entreprises ont crée 7.183.091,43 de dollars américains de VA et 2) 70% de ces richesses ont été virés dans les comptes des propriétaires des capitaux et 30% aux travailleurs. Exactement l’inverse des proportions d’équilibre. Nous sommes en situation de déséquilibre totale et, les travailleurs sont largement perdants dans ce jeu de partage (37% encore à grignoter). Après intégration de l’État dans ce partage, la structure de répartition devient : 30% au personnel, 31% au capitaliste et 39% à l’Etat. 3) Et dans le temps, sous mutations politiques, nous avons constaté que les structures de partage variaient d’un régime politique à un autre (MPR,AFDL, RCD/Goma, RCD/KML, Transition et AMP). Les chercheurs ont intérêt à bien cerner cette problématique du partage des richesses dans nos organisations car cette réalité sociale peut être à l’origine des plusieurs chocs entre les parties prenantes (capitaliste, travailleur et l’Etat) et créer beaucoup des crises socio politico économique dans la société. En s’intéressant à ces genres d’investigations, les chercheurs éclairent les lanternes pour résoudre ce conflit Profit – Salaire – Impôt, chacun voulant tirer la couverture de son coté.
Abstract: This article turns around too axes: riches creation and their sharing in industrials firms of North-Kivu. In accounting, value added is the 1st indicator of riches or value creation. So, we want to know if there is riches creation in those firms and how those production factories share income. According to theory, economists allow themselves that at the balance the sharing out of value added have to respect those proportions: 1/3 of riches created remunerate capital (that is 33%) and 2/3 to labors (that is 67%) (Timbeaux 2002: 2). Equilibrium proportion which must come back to the State is not clear in economics theories.
For verifying our hypothesis, we used observation, documentation, interview, some statistics and analyses methods sustained by graphics; therefore deductive and positive approach.
After investigation and analyses, this study shows that 1) on about 20 years those two firms created 7.183.091,43 US dollars of VA and 2) 70% of values added are transferred to profit account (for capital) and 30% to salary account (for labors). That situation is exactly the contrary of theory. We are in imbalance and, labors are loser in this game of sharing. After integrating the State in this sharing out, the structure becomes: 30% for labors, 31% for capitalists and 39% for the State. 3) And in the time, under political mutations, we see that the sharing out structure was changing from a political regime to another (MPR, RCD/Goma, RCD/KML and Transition). Now, researchers have to good surround this problematic of sharing out of value added in our organizations because this social reality can be to the origin of many conflicts between parts and create many socio political economics problems in our society. Since centuries, economists, as SISMONDI, has been evoked the preponderant role of sharing out of national income for understanding the dynamic and crow evolution of crises in an country (BASLE 1993 : 15). A bed sharing of profits involves shocks, tensions and conflicts; unless wrong parts have been cowardly or naïves. To be interested at such investigations, researchers light up lanterns.
Article 6:
KAMBALE KYAKAKALA Semy, MUMBERE WA SIBIHOLYA Sibi, KAKULE KAYITAMBYA Michael : Causes et conséquences de non pérennité des IMF en milieu rural : cas de la localité de Magheria en territoire de Lubero, (pp. 175-203)
Résumé: L’économie de la localité de MAGHERIA est essentiellement centrée sur l’agriculture vivrière et maraichère, donc sur diverses cultures d’autosubsistance (la pomme de terre, le maïs, le haricot, le blé, le petitpois, les éleusines, les oignons, l’ail, le poireau, le chou, la carotte, la patate douce et les légumes de tout genre). En effet, depuis les années 2OO5, cette entité rurale a connu l’essor de certaines institutions de micro-finance qui, malheureusement n’ont pas tardé à fermer leurs portes après quelques années. Cette cessation précoce d’activité serait causée par plusieurs facteurs dont la pauvreté de la population due à la faible productivité de l’économie rurale, la mauvaise gestion imputée aux responsables des IMF, la situation de déconfiture de plusieurs membres, le non respect des échéances de remboursement des crédits par les clients, l’insolvabilité de membres et des micro-finances, la gestion unilatérale, le détournement, le non respect des principes de gestion et de la politique d’octroi de crédits, la garantie constituée essentiellement de la terre peu valeureuse dans le milieu rural, la source unilatérale de revenus de la population basée principalement sur l’agriculture de subsistance ne pouvant assurer que la seule survie des habitants et non l’épargne. Cette situation a eu des répercutions négatives sur le développement socio-économique de Magheria en accentuant la pauvreté qui a son tour a permis et entraîné l’exode rural de la jeunesse vers les milieux environnants plus ou moins développés (commune rurale de Lubero, villes de Butembo et de Beni, commune rurale de Kyondo, cité de Lukanga et de Musienene).
Abstract: The economy of the locality of MAGHERIA is mainly centered on the agriculture food and market gardening, thus on various cultures of subsistence (the potato, the corn, the bean, the wheat, the pea, the finger millet, the onions, garlic, leeks, cabbage, carrots, sweet potatoes and vegetables of all kinds). Indeed, since the years 2OO5, this rural entity has experienced the rise of certain microfinance institutions which, unfortunately, were not slow to close their doors after a few years. This early cessation of activity would be caused by several factors including the poverty of the population due to the low productivity of the rural economy, the mismanagement attributed to the managers of the MFIs, the situation of collapse of several members, the non respect of deadlines credit repayment by clients, insolvency of members and microfinance, unilateral management, misappropriation, non-respect of management principles and credit granting policy, the guarantee consisting mainly of land with little value in rural areas, the unilateral source of income of the population based mainly on subsistence agriculture can only ensure the survival of the inhabitants and not savings. This situation has had a negative impact on Magheria’s socioeconomic development by accentuating poverty, which in turn has allowed and led to the rural exodus of young people to the more or less developed surrounding areas (rural commune of Lubero, towns of Butembo and Beni, rural commune of Kyondo, city of Lukanga and Musienene).
Article 7:
KAMBALE KAMBALI Charles: Définition de la valeur vénale d’un bien immobilier par la méthode de capitalisation du revenu en ville de butembo, (pp. 205-234)
Résumé: L’exercice des métiers de l’immobilier implique de disposer de compétences juridiques, techniques et économiques, nécessitant, pour cela, le recours à des documents de fond. Or, pour la plupart des consommateurs, il est souvent difficile de définir la valeur vénale de ces actifs immobiliers en ville de Butembo. Le but de cette étude est d’éclairer ceux-ci dans le cadre de l’expertise immobilière par la méthode de capitalisation du revenu utilisée pour l’évaluation. Car, l’immobilier est aussi un marché fluctuant dont il faut connaître les aléas et l’actualité ; informations dispensées par des études de marché et des données factuelles.
Abstract: The exercise of the professions of the real estate implies to have legal, technical and economic expertise, requiring, for it, the recourse to documents of bottom. However, for most consumers, he/it is often difficult to define the venal value of these real estate assets in city of Butembo. The goal of this survey is to illuminate these in the setting of the real estate appraisal by the method of capitalization of the income used for the assessment. Because, the real estate is also a market fluctuating of which it is necessary to know the risks and the actuality; information dispensed by studies of market and the factual data.
Article 8:
MUTUTI MAHAMBA Aimé: La construction en terre crue, un atout pour la ville de butembo et ses environs, (pp. 235-260)
Résumé: Depuis la nuit de temps l’homme a toujours recouru aux matériaux qui l’entourent pour modeler son environnement immédiat, son bâti, ses tracés, ses outils, …
Ceci a permis à chaque peuple de laisser les traces d’une architecture singulière faisant partie de ses éléments culturels au même titre que sa langue, son rite, sa dance, ses vêtements ; ce que Hassan Fathy (1973) soutiens en pensant que « ceci était un magnifique enfant du mariage heureux de l’imagination du peuple et des conditions imposées par la campagne environnante »
Même pour les vieilles civilisations, jusqu’ au 15ème siècle avec l’avènement de l’imprimerie, l’architecture était le livre de l’humanité, « que l’architecture a été jusqu’au quinzième siècle le registre principal de l’humanité, que dans cette intervalle il n’est pas apparu dans le monde une pensée un peu compliquée qui ne soit faite édifice , que toute idée populaire comme toute loi religieuse a eu ses monuments ;que le genre humain enfin n’a rien pensé d’important qu’il ne l’ait écrit en pierre ». (Victor Hugo, 1974 :246)
La terre a toujours été utilisée comme matériaux dans la production de beaucoup d’objets y compris le logis, pourtant de nos jours, peu de gens sont ceux qui apprécient, s’intéressent et qui trouvent dans les constructions en terre crue un lien culturel à conserver, une solution, un ouf de soulagement à nos multiples problèmes de logement ,d’environnement en ce moment où la production des matériaux de construction moderne pose un réel problème de consommation d’énergie et de production de gaz à effet de serre.
Chercher à comprendre pourquoi la terre crue est aussi négligée comme matériaux de construction alors qu’elle a servis l’homme depuis plusieurs millénaires, et essayer de lui redonner sa valeur et place parmi d’autres matériaux de construction est l’objet de cette réflexion.
Abstract: Since a long time the man has always turned to materials that surround him in order to sharp his immediate environment, his framework, his plan, his tools,…
This, has allowed each people to leave the plans of uncommon architecture which is a part of it’s cultural elements lat the same level as his language, his rite, his dancing, his clothes ; That Hassan FATHY (1973) supports thinking : « this was a magnificent child of a happy marriage of people’s imagination and the imposed conditions by near country side ».
Even for the old civilization, until the 15th century, with the advent of printing, the architecture was the book of humanity, « That the architecture has been until the 15th century the main register of humanity, that in that period there hasn’t appeared in the world a complicated thought that hasn’t been made of building, that all popular idea as all religious law has his monuments ; that the human style at last hasn’t nothing important that he hasn’t written in stone » (Victor Hugo,1974 :246 ).
The earth has always been used as material in the production of many things, including the abode, nevertheless in our days not many people appreciate, are interested and find in building by row soil a cultural bond to keep, a solution, a phew of relief to our multiple problems of accommodation, of environmental at this moment that the production of modern materials of construction is a real problem of energy consumption and gas production to greenhouse effect.