UOR-Journée des Forêts : Le Professeur KAVUYA démontre que les forêts de la RDC, ces richesses enviées par des voisins, doivent être bien protégées pour qu’elles cessent d’être des menaces à la sécurité

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Les forêts ne devraient pas être une menace contre la sécurité. C’est plutôt au Gouvernement de jouer sa part pour que ces espaces importants ne puissent plus constituer un danger contre la sécurité de la population. Appel lancé ce mardi 21 mars 2023 par un des Enseignants en faculté de Sciences à l’Université Officielle de Ruwenzori. Il s’agit du Professeur Jeannot KAVUYA qui s’est confié ce jour à Radio Elimu, La Voix de l’UOR, à l’occasion de la journée mondiale dédiée aux forêts.

D’emblée, le chercheur reconnait que certaines forêts du pays servent de lieu de cachette de l’ennemi. Dans cette logique, le Professeur Jeannot KAVUYA démontre que la présence de l’ennemi est une menace contre la sécurité nationale et contre l’écosystème forestier.

« Tous ces ennemis qui logent dans nos forêts, ils s’occupent de quoi ? Qui connait comment ils vivent ? Ils se nourrissent de quoi ? Ils peuvent abattre nos arbres et ils peuvent s’alimenter des produits forestiers non ligneux. Mais, leur présence peut déjà gêner le mode de vie des animaux qui vont fuir, ça va créer un déséquilibre fonctionnel au niveau de nos forêts », introduit-il.

Dans la foulée, cet Enseignant d’Universités désapprouve la proposition selon laquelle il faudrait raser les forêts pour que l’ennemi ne s’y cache plus.

« On ne peut pas imaginer ça. Ce n’est pas parce qu’il y a des bandits qui se cachent dans la forêt qu’il faut carrément les couper. Quand vous les coupez, vous faites quoi parce que vous êtes en train d’annuler tous les rôles joués par ces forêts. Et la conséquence sera sur vous-mêmes. Donc, ce n’est pas vraiment une bonne solution… La solution, c’est sur le plan sécuritaire, avoir de bonnes politiques de sécurité, un plan national de sécurité qui va faire à ce que l’ennemi ne s’y cache pas. On peut aller le chercher, si on les moyens. On peut faire un bon monitoring de sécurité pour que l’ennemi ne soit pas en mesure de se cacher », propose le professeur Jeannot KAVUYA.

Enfin, notre interlocuteur trouve qu’il est urgent pour que le Gouvernement prenne conscience que même les forêts congolaises peuvent faire objet de convoitise de certains pays proches. Ce spécialiste en Environnement montre que ces forêts sont lorgnées par les voisins menacés par la désertification. Encore que cette désertification vient du Nord par le Sahara et du Sud par le Kalahari vers la RDC, conscientise l’expert.

« Vous vous rappelez qu’il y a eu une histoire des Mbororo qui venaient du Nord à la recherche du pâturage pour leurs bêtes. Tout cela, c’est parce qu’ils sont déjà affectés par la désertification et ça peut nous toucher. Toute cette population qui fuit cette désertification et qu’elle trouve que c’est en RDC qu’elle peut trouver du pâturage, ces gens peuvent nous créer la guerre pour cela. Et donc, nous avons le devoir de concevoir les bonnes politiques de gestion de nos écosystèmes ne soient pas menacés par les ennemis parce qu’ils en cherchent et que nous, avec notre richesse de la biodiversité, nous continuons à tâtonner sur la bonne gestion de nos écosystèmes », conclut le Professeur Jeannot KAVUYA.

En rappel, la RDC constitue le deuxième poumon forestier mondial après l’Amazonie grâce à son immense forêt. Même si le massif forestier est encore grand au pays, le professeur Jeannot KAVUYA avertit que l’indice de déforestation a déjà atteint 1,2 pourcent.

Il invite le Gouvernement à maximiser le potentiel de ces forêts pour que celles-ci apportent des richesses à la RDC notamment par l’extraction des arbres ayant déjà atteint leur stade final d’évolution et par des fonds que la communauté internationale rend disponibles pour la préservation des forêts.

Notons que la journée mondiale des forêts a été célébrée ce mardi 21 mars 2023 avec le message clé « Préserver la santé des forêts pour la santé humaine ».

Patient Akilimali