L’Union Européenne a annulé le mardi 28 novembre 2023 sa mission d’observation Electorale en République Démocratique du Congo. Pour l’Assistant Arsène Kaputu, Analyste Politique, ce retrait ne peut pas compromettre la crédibilité des élections en RDC.
Cet enseignant en faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Administratives à l’Université Officielle de Ruwenzori, UOR Butembo, l’a exprimé au cours d’une interview exclusive accordée à Radio Elimu la Voix de l’UOR ce mercredi 29 novembre 2023.
A l’amorce, notre interlocuteur a tout d’abord rappelé que c’est la Commission Electorale Nationale Indépendante CENI qui accrédite la mission d’observation électorale d’une organisation.
Arsène Kaputu enchaine que toute organisation a le droit de retirer sa mission d’observation électorale dans un pays.
A la question de savoir si ce retrait ne peut pas engendre de doute sur les élections en RDC, cet enseignant a clarifié que la RDC est un état indépendant. Pour étayer ses propos l’assistant Arsène Kaputu a indiqué que la CENI a réitéré que les élections auront bel et bien le 20 décembre prochain. C’était dans un communiqué publié le mardi 28 novembre 2023, répondant aux mots du Cardinal Fridolin Ambongo. L’Archevêque métropolitain de Kinshasa a émis des doutes autour de l’effectivité des élections, le dimanche 26 novembre en présence des jeunes réunis à l’occasion de la Solennité du Christ Roi de l’Univers.
Revenant au retrait de la mission élection de l’Union Européenne, UE, l’analyste indique : « Cela ne va rien changer sur le processus électoral en RDC parce que la RDC est un pays indépendant et d’ailleurs si vous vous rappelez à un certain temps la CENI avait fait appel à l’Organisation Internationale de la Francophonie pour venir auditer le fichier électoral, OIF avait refusé mais la CENI avait fait appel à un cabinet d’experts internationaux et sont venus auditer le fichier, et cela n’a pas annulé le processus électoral. Autrement dit si cette attitude qui est prise aujourd’hui par l’Union Européenne vis-à-vis des élections congolaises, les institutions de la République peuvent la qualifier d’un procès d’intention. Pour dire que l’Union Européenne veut prêter des intentions à la CENI alors que la CENI, hier dans son communiqué répondant aux propos du cardinal Fridolin Ambongo a été claire qu’elle tient pour la tenue des élections le 20 décembre 2023. Autrement dit officiellement par rapport à la RDC, les élections auront bel et bien lieu le 20 décembre 2023. Ce qui signifie que cette attitude de l’Union Européenne peut décourager certains acteurs ou certaines parties prenantes au processus électoral en RDC entre autres les partis politiques de la majorité comme de l’opposition qui sont dans la course. Ce que moi je peux dire à tous les citoyens congolais parce que ceux-là sont des étrangers qui ne peuvent plus continuer à nous gérer comme à la colonisation est d’être sereins et de rester dans la campagne en attendant que le 20 décembre arrive ».
Toutefois, cet analyste politique a suggéré au gouvernement d’allouer un budget conséquent aux élections.
« C’est de demander plutôt au gouvernement, parce que c’est le gouvernement qui donne des moyens à la CENI, pour que la CENI organise les élections. Le gouvernement doit débloquer ou décaisser tous les fonds nécessaires qui restent encore, pour permettre à la CENI dans le bref délai de s’acquitter de son devoir, parce que si les institutions de l’Etat de la RDC respectent les citoyens congolais, le vote c’est un droit et un devoir civique. Comme droit d’un citoyen l’état a l’obligation d’organiser ces élections dans le délai, pour permettre aux citoyens de se choisir leurs représentants parce que la démocratie c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. », boucle-t-il.
En rappel, les observateurs électoraux avaient été déployés par l’Union Européenne, en République démocratique le mercredi 21 novembre 2023 à l’appel du ministre des Affaires étrangères de la RDC. Une équipé chapeautée par Malin Björk pourrait être larguée dans 17 des 26 provinces congolaises pour scruter les moindres dérapages lors des élections en prélude du 20 décembre prochain.
Dagzos Bailanda